Le syndrome de Morton ou névrome de Morton est une pathologie causant des douleurs très intenses sous la base du pied et entre les orteils. Son origine est liée à la compression d’un nerf interdigital entre deux têtes métatarsiennes. Cette maladie concerne surtout les adultes et les femmes âgées de plus de cinquante ans. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le syndrome de Morton.
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Les symptômes du syndrome de Morton
Le principal symptôme du syndrome de Morton est l’apparition d’un renflement entre le troisième et le quatrième métatarsien, les os longs du pied. Cet épaississement nerveux est causé par l’irritation des nerfs adjacents. Il faut savoir que ce sont les nerfs plantaires interdigitaux qui assurent la sensibilité du pied. Juste avant leur division, au niveau de l’espace entre les têtes métatarsiennes, ces nerfs traversent un tunnel fibreux : c’est le canal métatarsien. Lorsque vous marchez, au moment des impulsions du pied au sol, le nerf subit une compression de manière répétitive au sein de ce canal.
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C’est ce qui est à l’origine du renflement caractéristique du syndrome de Morton. C’est l’aspect épaissi du nerf qui est désigné sous le nom de « névrome » et c’est de là que vient la douleur. La cause exacte du syndrome de Morton reste encore mal connue, néanmoins, l’environnement anatomique où le nerf chemine est très étroit et la moindre inadéquation entre ce nerf et la filière anatomique cause une compression chronique. Cette maladie est en cela similaire au syndrome du canal carpien, qui est responsable d’une compression au poignet de l’un des nerfs de la main. Le port de chaussures étroites et à talons hauts aggrave cette compression.
Ainsi, le syndrome de Morton se manifeste par l’apparition de douleurs très vives sous le pied et entre les orteils. Elles ont tendance à s’accentuer en position debout et lors de la marche. Les personnes qui sont atteintes de cette maladie décrivent souvent cette sensation comme l’impression d’avoir un caillou dans la chaussure, des douleurs dans la plante des pieds ainsi que des décharges électriques. L’intensité de la douleur peut même pousser à se déchausser en pleine rue. Les déformations des pieds peuvent aussi perturber l’équilibre et engendrer des phénomènes de compression. Les autres affections comme le surpoids, l’hallux valgus, les pieds plats et les orteils en griffe favorisent l’apparition du syndrome de Morton.
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Comment le syndrome de Morton est-il diagnostiqué ?
Il suffit généralement d’un examen médical pour établir le diagnostic du syndrome de Morton. Il est très rare qu’il soit nécessaire d’avoir recours à l’imagerie par résonance magnétique pour le confirmer. D’ailleurs, son coût est élevé et le résultat peut s’avérer faussement positif dans 1/3 des cas qui sont asymptomatiques.
Syndrome de Morton : qui sont les personnes à risque ?
Les personnes souffrant de surpoids sont plus susceptibles d’être victimes du syndrome de Morton. Il y a aussi les personnes ayant des déformations du pied comme les oignons, les orteils en griffe ou encore la flexibilité excessive.
Quelles sont les solutions pour soigner le syndrome de Morton ?
Plus le syndrome de Morton est traité tôt, plus les traitements sont efficaces.
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Les traitements non chirurgicaux
Les patients peuvent commencer par porter des chaussures moins étroites avec des talons plats et des semelles rigides afin de réduire la pression sur le nerf et le guérir. Le port d’orthèses peut aussi être une solution permettant de soulager l’irritation en soulevant les os et les séparant. Le médecin peut également prescrire des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène pour soulager la douleur, combiné avec l’application d’une poche de glace. Dans certains cas, il faut réduire ou arrêter totalement les activités physiques comme la course, la danse ou les séances d’aérobic soumettant les pieds à de forts impacts. L’injection de cortisone est préconisée afin de réduire l’enflure du nerf et soulager la douleur. Une consultation chez l’ostéopathe peut par ailleurs permettre de traiter le syndrome de Morton.
L’opération pour soigner le syndrome de Morton
Si les traitements médicamenteux ne sont pas efficaces au bout de 9 à 12 mois, il peut être nécessaire de passer par la chirurgie pour soigner le syndrome de Morton. Il faudra alors procéder à la libération du nerf comprimé grâce à une neurolyse ou une chirurgie de décompression, ou encore à la section d’une portion du nerf concerné. En général, l’opération se fait sous anesthésie locale et nécessite 4 à 6 semaines de rétablissement. Le taux de succès est de 80 à 90 %. Néanmoins, c’est une intervention de dernier recours, notamment en ce qui concerne la neurectomie (section du nerf), qui peut causer un engourdissement permanent des orteils.
Une technique mini-invasive pour soigner le syndrome de Morton
Il existe des établissements de santé qui proposent des techniques mini-invasives chirurgicales sans cicatrice de radiologie interventionnelle pour soigner le névrome de Morton. Cette option n’est cependant recommandée qui si les douleurs sont très sévères et que les traitements non chirurgicaux ont échoué. Cette technique mini-invasive consiste à utiliser la cryochirurgie, en introduisant une aiguille spéciale au niveau du pied.
À l’extrémité de cette cryosonde, va se former une boule de glace qui va détruire les tissus superflus par le froid et libérer le nerf. Pour cela, il faut positionner l’aiguille au centre du névrome en se guidant à l’aide d’un échographe pour avoir un maximum de précision et éviter les zones saines alentour. Le traitement peut commencer lorsque l’aiguille est correctement positionnée au centre. La boule de glace va être visualisée en temps réel, permettant ainsi de la dimensionner pour que sa taille ne dépasse pas celle du névrome. Ensuite, le radiologue interventionnel retire l’aiguille. L’intervention ne dure environ que trente minutes et ne laisse aucune cicatrice.
Est-il possible de prévenir le syndrome de Morton ?
La prévention du syndrome de Morton n’est pas toujours possible, mais il a quelques mesures simples permettant de réduire les risques d’apparition et de récidive. Parmi elles, il y a la recommandation de porter des chaussures confortables, avec des talons bas, beaucoup d’espaces pour les orteils et un bon support pour la cambrure du pied. Certaines techniques comme l’ostéopathie, l’acupuncture ainsi que la réflexologie permettent également de réduire la douleur chez certains patients atteints du syndrome de Morton.